Dropshipping : comment reconnaître et éviter les arnaques ?

Le dropshipping désigne la vente sans stock. Ce système de vente en ligne ne pose aucun problème, sauf quand le produit est encore en Chine au moment de la commande et qu’on vous le vend parfois plus de 50 fois son prix.

Tuto dropshipping sur Youtube

Pour commencer, il existe un bon dropshipping

Ce système de e-commerce est totalement légal à partir du moment où le vendeur annonce la couleur sur sa gestion des stocks et des expéditions. 

Une boutique de drop shipping peut donc proposer des articles stockés chez différents fournisseurs ou grossistes. Ces derniers, quel que soit leur domaine d’activité (habillement, bio, ameublement…) assurent l’expédition des commandes depuis leur entrepôt. 

De fait, la boutique ne joue qu’un rôle d’intermédiaire dans la vente. A ce titre, elle se doit d’assurer la facturation et le SAV.

Précision importante, ce système est différent de celui d’une marketplace qui propose une plateforme multi vendeurs.

Pourquoi ce mode de commercialisation entraîne-t-il des abus ?

La vente sans stock permet à des commerçants de se lancer simplement et rapidement dans la vente en ligne. C’est là que commencent les ennuis pour les consommateurs, car elle ouvre la porte à la tromperie, la fraude et l’escroquerie.

D’une part, l’absence d’investissement dans un stock peut entraîner une absence de responsabilité. Ces boutiques en ligne s’ouvrent aussi facilement qu’elles se ferment sans se préoccuper d’une gestion des actifs physiques. 

D’autre part, la pratique du drop shipping a été présentée par de nombreux gourous entrepreneurs comme un moyen de faire de l’argent facile sur Internet. Jusqu’en 2021, les dropshippers bénéficiaient d’ailleurs d’un vide juridique sur la TVA, ce qui ne pouvait qu’attirer les vendeurs véreux.

4 exemples où le dropshipping se transforme en arnaque organisée

Exemple n°1 : des conditions de livraison opaques

Si le produit est encore en Asie au moment où vous achetez, le vendeur peut être tenté de ne pas afficher les délais de livraison. Afficher un délai de livraison de 3 semaines s’avère rédhibitoire pour de nombreux acheteurs

Ainsi, les conditions de livraisons sont au choix :

  • évasives (ex : “livraison au plus tôt” ou “selon état du stock”),
  • totalement absentes du site,
  • ou incohérentes (ex : la fiche produit et les conditions générales de vente affichent des délais différents).

Le risque : recevoir le produit 2 ou 3 semaines après la commande.

Exemple n°2 : un vendeur non-identité

Malgré la législation, le vendeur peut prendre le risque de ne pas afficher son identité ni celle de son entreprise. D’ailleurs, cette entreprise n’est parfois pas en domiciliée en France pour échapper au fisc ou aux poursuites judiciaires. Quant au fournisseur qui expédie la marchandise, il n’a aucune responsabilité vis-à-vis du client.

Le risque : rencontrer de gros problèmes de SAV avec une entité fantôme qui ne répond pas à vos messages et contre laquelle vous ne pouvez pas porter plainte.

Exemple n°3 : de la publicité mensongère

Les produits en drop shipping sont typiquement vendus via des pubs sur les réseaux sociaux ou par des influenceurs. On vous présente l’article avec les méthodes du télé achat : un gadget révolutionnaire accompagné d’une offre à ne pas louper. 

Il est donc facile de tomber dans la tromperie sur la marchandise, surtout que le sentiment d’urgence n’incite pas à la réflexion. L’annonce d’un décompte de temps (quelques heures pour en profiter !) ou une limite de quantité (stock faible) joue sur un levier psychologique bien connu des marketeurs.

Votre cerveau ne se concentre plus sur des critères rationnels d’utilité ou de prix. Il se focalise sur une émotion, la peur de passer à côté d’une bonne affaire. Ce facteur est décuplé par les opérations commerciales comme le Black Friday.

Le risque : réceptionner un produit qui n’est plus aussi beau ou efficace qu’à l’écran.

Exemple n°4 : des abus sur les prix de vente

L’on pourrait espérer payer moins cher quand un vendeur importe directement sa marchandise de Chine sans intermédiaire. Avec le dropshipping, c’est tout le contraire. Ces e-commerçants multiplient les prix chinois par 5, 10 voire 50. 

Je vais être clair : faire de la marge est la base du commerce, mais chez les dropshipeurs tout est organisé pour réaliser des marges abusives. Les prix, exagérés, s’accompagnent de fausses remises. 

Voici un exemple qui illustre la mécanique bien huilée de l’arnaque au dropshipping : une montre (vendue 1 euro en Chine) est présentée à 70 euros par une influenceuse dans un live Instagram, mais remisée à 15 euros pour les abonnés qui profitent d’un code promo valable seulement 24h…

Dans le vrai monde, cette même montre coûte moins de 10 euros en boutique !

Le risque : vous faire plumer, tout simplement.

Faut-il mettre tous les vendeurs dropshipping dans le même panier ?

Il existe des e-commerçants dropshippers qui respectent la loi, les bonnes pratiques et leurs clients. Ce secteur commercial pose problème, car il a été gangréné par les mirages de l’argent facile. 

De plus, les arnaqueurs s’appuient sur des technologies simples à utiliser. Créer un site directement branché sur des stocks chinois ne prend que quelques heures à un professionnel du web.

Voici l’exemple de Shopify, un générateur de sites e-commerce, dont la promesse est simple : rapidité de lancement, absence de stock et essai gratuit de 14 jours.

La responsabilité des acheteurs 

Enfin, l’on ne peut pas conclure cet article sans dire que les consommateurs ont leur part de responsabilité dans ces affaires d’arnaques.

Les vendeurs s’appuient avant tout sur des failles psychologiques des internautes. Combien de personnes succombent aux achats compulsifs, incapables de résister aux impulsions provoquées par les techniques de marketing digital ?

Aussi, les consommateurs se mettent dans des situations de vulnérabilité en faisant confiance aux influenceurs et aux beaux discours des vendeurs. Un peu de curiosité et une simple recherche Google permettrait de voir qu’une bonne affaire cache une arnaque.Je ne peux pas conclure cet article sans évoquer le site captaindrop.com.

Cette base de données détecte les sites qui pratiquent le dropshipping. C’est simple, vous saisissez l’url de la fiche produit dans le moteur de recherche. Si le produit est catalogué en Chine, Captaindrop vous trouve son prix d’origine sur Aliexpress, la référence du e-commerce chinois.